Archive for juin, 2011

28 juin 1911, mort de Gaston Couté

Mardi, juin 28th, 2011

Il y a tout juste 100 ans aujourd’hui, mourrait Gaston Couté âgé de 31 ans.

Né dans un moulin à Beaugency, fils d’un meunier de Meung-sur-Loire, il viendra dire ses textes à Montmartre.

portrait

Poète libertaire, pacifiste, ses textes nous racontent les difficultés de la vie paysanne et ouvrière. Encore aujourd’hui il a ses inconditionnels qui aiment à se retrouver pour dire ou chanter du Couté.

Ce week-end avait lieu, entre Le Bardon et Meung-sur-Loire, la 1ère étape d’une randonnée qui suit les traces d’un voyage que Gaston Couté et son ami Maurice Lucas ont effectué en 1899 entre l’orléanais et le Berry (Gargilesse).

L’itinéraire partait du Bardon, passant près du Moulin de Clan où les parents de Gaston étaient meuniers, s’arrêtant chez Bernard Gainier (diseux de Gaston, personnage principal du film Bernard, ni dieu, ni chaussettes) pour manger et boire un peu de gris meunier. Poursuite vers la Loire avec arrêts sur le monument Gaston Couté, ainsi que sur sa tombe. Spectacles à Meung-sur-Loire.
Cette randonnée sympathique continuera à se dérouler sur les week-end de l’été avec à chaque étape des spectacles et soirées autour de Gaston Couté.

Pour le prochain week-end, la randonnée part de Meung-sur-Loire pour arriver à Beaugency. Une visite découverte de la ville permettra de se rendre près de l’emplacement du moulin, aujourd’hui disparu, où est né Gaston.

Retrouvez le programme complet sur le site dédié à cet évènement : www.itineraire-gaston-coute.com

Ou le programme des festivités à Beaugency avec un spectacle animé par Jacques Lambour, diseur de Couté.

A noter qu’une autre randonnée partait le même jour, mais qui s’effectuera d’une seule traite…

les 26 couleurs…

Jeudi, juin 23rd, 2011

Demain soir, vendredi 23 juin, aura lieu à Saint-Fargeau Ponthierry, l’inauguration du centre culturel des 26 couleurs

Après 2 ans de travaux, le bâtiment de l’ancienne centrale électrique de l’usine de papiers peints Isidore Leroy deviendra un lieu culturel.

J’ai eu le privilège de le visiter ce soir, en avant-première, en compagnie de Lionel Walker, Maire et Vice Président du Conseil Général chargé du Patrimoine, de Mme Leroy descendante des fondateurs de l’usine, des membres de la municipalité, de l’intercommunalité, de l’association ARH fil d’Ariane et de l’A3PL

Très beau travail de réhabilitation d’un site industriel avec une salle polyvalente, une salle de cinéma/théâtre de 120 places et le clou du spectacle : les machines de l’ancienne centrale électrique mis en scène et en mouvement. la machine dite des 26 couleurs, qui a donné son nom a l’ensemble, trône en bonne place.

Centre culturel des 26 couleurs

Ne manquez pas l’inauguration officielle, demain soir, en présence de la marraine Catherine Deneuve : la nuit blanche aux 26 couleurs. Samedi soir, une projection exceptionnelle d’un film de Pierre Schoendoerffer en présence du réalisateur qui se trouve être le petit fils de Paul Friesé, l’architecte de l’usine Leroy…

Retrouvez le programme sur le site de la municipalité

“La nuit blanche aux 26 couleurs” - Vidéo de présentation…

Journée du Patrimoine de Pays

Vendredi, juin 17th, 2011

Comme je l’ai déjà indiqué, dimanche 19 juin, c’est la Journée du Patrimoine de Pays & Journée des Moulins avec comme thème : le Patrimoine caché (www.journeedupatrimoinedepays.com).

Il est dommage que cette manifestation ne soit pas plus connue, elle n’est pas forcement liée à des monuments classées. Dans notre région de Melun, je n’ai noté que 2 rendez-vous :

NANGIS
L’histoire de Nangis, riche de la diversité de son patrimoine (château, église gothique, pigeonnier, halle, ferme Briarde…), sera en lien avec les livres, les clichés issus du fonds local de la Médiathèque. Les participants se verront remettre un dépliant de visite, un livret-jeu accompagnera les plus jeunes pour effectuer le parcours du patrimoine.
Des visites guidées ponctueront cette journée avec en prime la découverte des souterrains du château. Le parcours s’achèvera par un diaporama illustrant la vie quotidienne, les monuments au début du XXe siècle.
Lieu d’accueil du public : Salle des Râteliers, Cour Emile Zola
dimanche, 10h-18h (gratuit)

RAMPILLON
Visite de la tour aux miches - visite libre ou guidée de l’église : visite de sa tour habituellement fermée avec ses anciennes peintures du moyen-age.
Lieu d’accueil du public : église
Date : dimanche, 15h-18h30 (Tarif : participation libre)

J’ai raté dernièrement une exposition qui aurait pu entrer dans ce cadre : les fermes de Mormant. Vous pouvez voir un petit aperçu de cette exposition sur le site Amatteis

Henry de Monfreid, 1 an après…

Samedi, juin 11th, 2011

Il y a un an, j’étais en pleine préparation de mon exposition sur Henry de Monfreid à Trois-Moulins.

Dans, une semaine, dimanche 19 juin, ce sera la 14e édition de la Journée du Patrimoine de Pays & Journée des Moulins. Retrouvez le programme complet de cette année, avec comme thème, le Patrimoine caché : www.journeedupatrimoinedepays.com.

Comme je l’avais annoncé, les éditions GRASSET ont eu la bonne idée de rééditer les premiers tomes de la série autobiographique d’Henry de Monfreid : l’Envers de l’Aventure.

Disponibles depuis le 1er juin, je n’ai pour le moment reçu que le 2e à cause d’un aléas de distribution. Je peux quand même dire que, contrairement à ce que j’avais écrit, il ne s’agit pas d’une série format poche mais d’un beau livre, format 20,5 x 13cms.

Tome 1 : La Vocation de Caroline (ISBN 2246787475)

couverture 1

La Vocation de Caroline est le premier volume de la série de romans autobiographiques d’Henry de Monfreid, L’Envers de l’aventure. Sans fard ni complaisance, l’auteur y évoque l’enfance et la jeunesse de sa grand-mère, Caroline, sous le IInd Empire. Ou comment une jeune provinciale issue d’un milieu modeste, fille d’un républicain de 1848, orgueilleuse, égoïste, calculatrice, et néanmoins touchante par sa farouche volonté d’indépendance, fréquente un temps des aristocrates, envisage une carrière de cantatrice, épouse un commis de voyage médiocre, devient la maîtresse d’un riche industriel américain. Ils auront ensemble un enfant illégitime, George, le père d’Henry. Roman fondateur de la mythologie familiale, on y découvre l’origine du nom des Monfreid et de leur terre de Vernet. 

Tome 2 : Caroline chez les bourgeois (ISBN 2246788765)

couverture 2

La couverture de ce 2e tome a perdu  son 2e titre : l’oncle Locamus, que l’on retrouve à l’intérieur. Le portrait en couverture est un tableau de George-Daniel De Monfreid : Portrait d’homme d’âge mûr (1876).

Caroline chez les bourgeois est la suite de l’aventure familiale des Monfreid, dans le droit fil de La vocation de Caroline. Sur fond de guerre franco-prussienne (1870), le petit George grandit, balloté de pensions en internat, entre un père absent et une mère distante. A Paris, il fréquente les ateliers, croise Verlaine, Degas, Maillol… Lors de vacances dans le sud, il fait la connaissance de celle qui sera la mère d’Henry, Amélie, une jeune femme envoûtante et fragile, déjà durement éprouvée par la vie. fresque d’une époque placée sous le signe de l’art et radiographie féroce du XIXe siècle finissant. 

J’attends avec impatience la suite des rééditions de cette série, initialement en 10 volumes…

Je publierais bientôt quelques réflexions personnelles basés sur mes propres recherches biographiques sur cette époque.

les Moulins de Melun en 1729

Mercredi, juin 1st, 2011

Allez encore un texte qui est un petit bijoux sur les moulins de Melun :

«  MELUN est une Ville de la Brie, à dix lieues de Paris sur la Seine ; c’est le lieu le plus commode que l’on puisse désirer pour le commerce des grains, tant par la fertilité de la terre des environs, qui en produit abondamment, que par la commodité de la rivière, pour les conduire à Paris. Le marché s’y tient toutes les semaines le Mercredy & le Samedy , mais le Samedy est le plus fort. Il s’y trouve ordinairement cent ou six-vingts muids de bled & quelquefois jusqu’à deux cens muids. Par les Reglemens de Police de ce lieu, les Sacs doivent estre ouverts à dix heures pour les Bourgeois, & à midy seulement pour les Marchands & les Boulangers ; mais par un mauvais usage ils n’ouvrent qu’à midy pour les uns & pour les autres, & souvent le grand concours d’acheteurs cause la cherté. Outre le Minage & les deux liards de raclage par sestier, dont nous avons parlé ailleurs, l’Executeur de la Haute Justice prend encore un droit de Havage dans une mesure qui tient à peu près la moitié de celle du Minage, & le jour qu’il y a eu ou doit avoir exécution, il prend le double. Les Gentilshommes, les Ecclésiastiques & les Bourgeois ne payent qu’un demi droit de Minage, soit qu’ils vendent dans leurs Greniers ou au marché.

II y avoit autrefois des Marchands de bled en cette Ville qui l’amenoient en grain à Paris ; mais depuis environ l’an 1680, ils ont pris l’habitude de faire moudre & de l’amener en farine par eau jusques au Port de la Grève & de là le faire conduire à la Halle. Depuis ce temps-là ce sont les Meusniers & les Boulangers qui font presque tout le commerce pour Paris. Deux choies les ont déterminé à cet usage ; la commodité des Moulins, il y en a quatre dans la Ville sur la Seine, deux sur la petite Rivière de Saint Liesne au Fauxbourg, & trois sur le Ru de Rubelle, à un quart de lieuë de cette Ville. De ces neuf Moulins les deux de la Rivière de Saint Liesne sont Bannaux ; l’un que l’on nomme le Moulin du Roy, & l’autre le Moulin Farineau ; & ces deux travaillent pour les particuliers que la Bannalité oblige d’y aller. Les sept autres sont continuellement employez pour la Ville de Paris. La seconde raison qui a déterminé à changer ainsi le bled en farine, c’est que les Marchands & sur tout les Boulangers qui font ce commerce y trouvent mieux leur compte. Pour entendre cela il est à remarquer qu’après qu’ils ont tiré la fleur de la farine pour Paris, il leur reste les recoupes & le son gras qu’ils vendent sur les lieux. Ce commerce des recoupes est pour ainsi dire une espece de paradoxe, le pain qui en est fait est certainement moins bon & moins profitable que celuy de la fleur ; cependant elles sont presque toujours vendues un plus haut prix à proportion que la meilleure farine. Le peuple & même les gens distinguez qui ont nombre de domestiques les préfèrent. Cela vient de ce qu’estant plus seiches que la fleur de farine, elles prennent plus d’eau à la Huche & que l’on en fait un plus grand nombre de pains. Les Magistrats qui ont une parfaite connoissance de ce qui se passe à cet égard, sçavent bien aussi par une bonne & sage économie en tirer tout l’avantage que le public en peut espérer. II est de leur usage que toutes les fois que le prix du bled est augmenté de quatre livres, ils augmentent à proportion celui du pain. Cependant lorsque cette augmentation est parvenuë jusques à 20 livres, au lieu d’augmenter le prix du pain, comme il semble que cela devroit estre, ils le diminuent au contraire. Ils en rendent cette raison qu’en ce tems de cherté les recoupes sont plus recherchées & vendues encore plus cher qu’en un autre temps, & qu’ainsi les Boulangers de Melun qui sont tous Marchands de farines, gagnent sur le prix des recoupes qu’ils employent & fur celles qu’ils vendent aux habitans du lieu & aux Boulangers de Paris, de quoy les indemniser de cette diminution du prix de leurs pains. »

Pas forcement facile à lire, je l’ai laissé en vieux François…  (Traité de la Police en 4 volumes, 1729)

Rue du Moulin-Poignet

Mercredi, juin 1st, 2011

Pour combler un certain vide actuel sur mon blogue, je vous fait partager un texte que je viens de lire. Il s’agit d’une déclaration d’ Eugène Grésy, correspondant régional (Melun) du Comité Historique des Arts et Monuments, paru dans un bulletin archéologique de 1848, au sujet des changements de noms de rue, à Melun.

«  … Je saisis cette occasion pour déplorer le goût qui porte chaque nouvelle administration municipale à changer quelque ancien nom de rue ; souvent, c’est détruire un jalon précieux pour la topographie historique d’un pays; soulever des contestations par la suite, pour les établissements de propriété entre les habitants, et cela sans autre nécessité que le besoin de faire du neuf. Notre vieille cité est encore en ce moment sous le coup d’une de ces mesures administratives; les inscriptions des rues vont être renouvelées. J’en avais profité pour adresser à M. le maire de la ville un travail sur les noms des rues, les changements qu’ils ont subis, leurs plus anciennes dénominations, en relatant les titres à l’appui et souvent même leur origine. J’apprends avec peine que le conseil municipal a décidé que la rue du Moulin-Poignet prendrait le nom de rue des Marais, et cependant (Vicus de Pugncto), la rue de Pugnel, Pougnet, Poingnet, et maintenant Poignet est en possession de son nom depuis 700 ans. J’ai retrouvé naguère aux archives du royaume une charte de Louis le Jeune de 1146, par laquelle il donne à la maison Saint-Ladre de Melun deux mesures de froment à prendre sur son moulin de Pugnet « nostrum molendinum de Pugneto. » Sébastien Roulliard, dans son Histoire de Melun, n’en faisait remonter l’antiquité royale que jusqu’à la mère de saint Louis. Effacer le nom du Moulin du roi, c’est donc déchirer une page de notre histoire locale ; j’oserai presque dire que c’est faire acte d’ingratitude pour un monument de pieuse mémoire qui, jusqu’en 1793, a fonctionné si généreusement pour les hôpitaux et monastères du voisinage. »

Qu’aurait-il dit s’il avait su que moins d’un siècle plus tard, cette rue deviendrait la rue Camille-Flammarion