Archive for janvier, 2010

Archives de Paris en ligne

Dimanche, janvier 31st, 2010

Un évènement généalogique qui m’a échappé : l’ouverture des archives en ligne pour PARIS.

Il me semblait que cette ouverture était prévue pour 2010, c’est chose faite depuis fin décembre…

Vous pouvez retrouver l’état-civil jusqu’à 1902, avec reconstitution d’une partie des épisodes manquants (détruits). Vous accéderez aussi aux plan parcellaires et cadastraux du XIXe siècle.

Lien vers : les archives numérisées

L’interface n’est pas désagréable, on accède aux registres par date et par arrondissement. J’ai pu retrouver les actes que je recherchais, concernant la naissance de Lucien de Monfreid…

Henry de Monfreid et la crue de 1910

Dimanche, janvier 31st, 2010

Voici quelques extraits de son ouvrage “l’Escalade” :
Pour l’instant, la comète [de Halley] semblait n’avoir apporté que désastres : la Seine débordée avait submergé Melun. D’abord je passais quand même avec de l´eau jusqu’aux moyeux, mais il fallut bientôt y renoncer ; seules les barques pouvaient ravitailler les habitants réfugiés au premier étage.
Quand le fleuve rentra dans son lit, j’avais perdu la majeure partie de mes clients, un concurrent mieux placé ayant réussi à les fournir par un service nautique.
[…]
L’affaire était loin d’être ce que j’avais espéré. A mesure que le mirage de la fortune se dissipait, mes efforts étaient de moins en moins justifiés par le but qui m’en donnait la force.
Je compris la folie de m’être engagé sur une voie sans issue qui me condamnait à rester toute ma vie le laitier des Trois-Moulins
[…]
A quelque temps de là, pendant les inondations de Melun qui forcément me donnaient des loisirs, je revins voir mon père à son atelier, l’humeur plus sombre que d’ordinaire, accablé du souci des mauvaises affaires et écoeuré de ma vie intime.
Mon Père était absent, la bonne vint m’ouvrir et je me trouvai devant deux jeunes filles inconnues.
L´une d’elles, très grande, blonde, fort élégante m’accueillit d’un joyeux sourire, m’ayant sans doute reconnu à ma ressemblance avec mon père. [Armgart]

On peut se demander comment Henry se rend à Paris avec le problème des inondations qui bloquent la circulation des trains. Armgart parle de sa première rencontre avec Henry : hagard, en combinaison bleue pleine de cambouis… Etait-il venu en voiture automobile ? En train ?

C’est sans doute, pour le futur Aventurier, le premier obstacle auquel viendra bientôt s’ajouter la maladie (fièvre de Malte), avec des relations qui se dégradent entre Lucie et lui…

ELD 15

ELD N°15 - Melun - Rue des Marais - © collection LV

La fin de la crue de 1910

Vendredi, janvier 29th, 2010

29 janvier 1910

La Seine a commencé à baisser à partir de vendredi [28] à neuf heures du soir. Elle était à ce moment-là à 8 m. 62 au pont d’Austerlitz. Voici d’après le service hydrométrique, les chiffres qui marquent le début de la décrue :
à minuit, 8 m. 61 ½ ; à six heures, hier matin, 8 m. 58 ; à huit heures, 8 m. 57 ; à dix heures, 8 m. 56 ½ ; à  midi, 8 m. 55.

Au pont de la Tournelle : Midi, le 28, 8 m. 42 ; 8 h. matin, le 29, 8 m. 35.
La Marne à Chalifert : 8 h. matin, le 28, 5 m. 01 ; 8 h. matin, le 29, 4 m. 76.
La Seine à Montereau : 8 h. matin, le 28, 4 m. 76 ; 8 h. matin, le 29, 4 m. 55.
L’Yonne à Sens : 8 h. matin, le 28, 3 m. 21 ; 8 h. matin, le 29, 2 m. 74.

La Marne, on l’a vu, a donc baissé à Chalifert, et la Seine à Montereau. La baisse va donc continuer lentement. La baisse, à Bezons, sera en retard d’une demi-journée et plus lente.

(le Petit journal N°172019, 30 janvier 1910)

ELD 12

ELD N°12 - Melun - Rue des Trois-Moulins - © collection LV

C’est la fin de la crue. L’eau mettra un mois à retrouver son cours normal. J’arrête la chronologie de la crue et je donnerais bientôt le rapport de cette crue avec les affaires d’Henry de Monfreid.

Vous pouvez retrouver ma collection de cartes postales de la crue à Melun : www.3moulins.net/crue1910/cpa.htm

Il en manque 2 de la série ELD que j’ajouterais dans les prochains jours.

La crue de 1910 (13)

Jeudi, janvier 28th, 2010

28 janvier 1910

C’est le 28 janvier que la crue atteint son Maximum à Paris : 8,62 mètres.

L’inondation actuelle, dont notre génération n’a pas le souvenir, a quelque chose de grandiose et d’impressionnant. Elle pourra compter parmi les plus désastreuses aussi et surtout parmi les plus subites.
Depuis vendredi, à Melun, les quais Saint-Ambroise, de la Verrerie, Pasteur, d’Alsace-Lorraine, etc., disparaissent partiellement ou totalement sous les eaux, et dans les bas quartiers (rues au Lin, du Presbytère, Vaugrain, des Potiers et des Marais), la nappe atteignait en certains endroits 1 mètre 60. Des secours furent immédiatement organisés par la compagne de Sapeurs-Pompiers et des soldats de la garnison.
Des passerelles de fortune et des barques réquisitionnés un peu partout purent assurer dans la mesure du possible le pilotage sur les voies envahies.
De gros préjudices seront supportés par la maison E. Barbier, confiseur, dont la fabrique a été complètement envahie par l’Almont. M M. Brandin, entrepreneur de menuiserie, Ganot frères (scierie mécanique), Dethire frères (tannerie), Moissy et Darnault (vins en gros), etc., subiront également de grosses pertes.
A Melun, pendant toute la durée de la crue l’activité commerciale, à l’exception des métiers de bouche, s’est trouvée en partie suspendue.
De tous côtés, on ne s’abordait que pour se demander anxieusement si le mouvement ascensionnel allait prendre fin.
Privés de gaz et d’électricité, les imprimeries de la ville ont dû faire chômer leurs machines. Le soir venu, les rues et les magasins, privés d’éclairage, avaient un aspect lugubre et navrant. Les eaux de consommation, contaminées par les infiltrations des égouts et des fosses d’aisances, ont causé plusieurs cas d’empoisonnement. Le flot ayant envahi la rue du Château, on fut obligé de transférer le service de la caisse et des guichets de la Trésorerie Générale à la Préfecture.
En divers endroits sur la ligne P.-L.-M., notamment près de Villeneuve-Saint-Georges, la situation a été des plus critiques. Les ingénieurs ont tout fait, on le comprend, ainsi que le haut personnel et les employés très dévoués, pour éviter un arrêt des communications, un désastre pour Paris comme pour la Province.
Dès lundi, la situation devenait grave sur le réseau menacé d’être coupé complètement de Paris.
Depuis lundi les voyageurs allant à Paris ont subi des retards considérables (environ 4 heures) les trains ne pouvant marcher à partir de Brunoy qu’avec une très prudente lenteur car les voies étaient sous l’eau et on pouvait craindre à tout instant un éboulement, par suite l’interruption absolue de la circulation, une catastrophe.

(L’indicateur général de S&M, samedi 29 janvier 1910)

ELD 14

ELD N°14 - Melun - Rue au Lin - © collection LV

L’eau a commencé à baisser à Melun, mais pas à Paris. La vue ci-dessus nous montre le quartier Saint-Aspais. Les zones les plus touchées auront été les quais de la Seine, le quartier de la Varenne (piscine actuelle), le quartier Saint-Aspais et les zones proches de l’Almont, probablement jusqu’à l’actuelle Pénétrante.

La crue de 1910 (12)

Mercredi, janvier 27th, 2010

27 janvier 1910

La situation devient désolante et pourtant le fleuve a commencé à baisser, environ vingt centimètres. Le Loing, l’Yonne sont également en baisse. Mais la ligne P.L.M. ne fonctionne plus, les trains arrivant à Melun ne parviennent plus que de Villeneuve et Montgeron. On est sans électricité et sans gaz.

( le Petit journal N°17199, 28 janvier 1910)

ELD 2

ELD N°2 - Melun - Pont de l’ancien Châtelet - © collection LV

Sans doute la vue la plus impressionnante de la Seine à Melun. On voit que l’eau a failli être bloquée par le pont, ce qui aurait fait monter encore le niveau… On remarquera aussi la neige sur les toits. Il existe une autre carte du même pont (ELD 1) mais en aval, ce qui est un peu moins impressionnant.

La crue de 1910 (11)

Mardi, janvier 26th, 2010

26 janvier 1910

je n’ai pas trouvé d’article intéressant pour cette journée, seulement à peu près le même qu’hier : La Maison centrale de Melun inondée (La Croix N°8234, 27 janvier 1910).

Les journaux régionaux parlent plus de Paris et de la banlieue proche. Les transports sont coupés, les lignes télégraphiques aussi, ce qui ne doit pas faciliter les publications. Pour compenser, je publie aujourd’hui 2 cartes postales anciennes :

ELD 10

ELD N°10 - Melun - Rue Saint-Liesne  - © collection LV

Au fond, on aperçoit la Fontaine Saint-Jean, qui symbolise les 3 principales rivières du département : la Seine, la Marne et l’Yonne. Il existe une autre carte de la rue Saint-Liesne, montrant l’autre côté : ELD 11. Ces 2 vues ont parfois comme légende : Rue Saint-Quiesne.

ELD 13

ELD N°13 - Melun - Rue des Marais - © collection LV

La rue des Marais s’appelle aujourd’hui, rue Camille-Flammarion. Il existe 2 cartes postales de cette rue : ELD 15 et 17.

La crue de 1910 (10)

Lundi, janvier 25th, 2010

25 janvier 1910

Melun : De nombreuses maisons sont étayées, menaçant de s’effondrer. A la Maison centrale, inondée par infiltrations d’environ un mètre, les détenus s’agitent : il a fallu les rassurer. Trois d’entre eux ont été retirés des cellules-caves quelques minutes avant que celles ci ne soient submergées. Le préfet de Seine-et-Marne et le commandant de gendarmerie circulent dans les rues inondées, engageant les habitants à quitter leurs demeures menacées d’éboulement.

(le Petit journal N°17197, 26 janvier 1910)

ELD 5

ELD N°5 - Melun - Quai de la Courtille - © collection LV

La crue de 1910 (9)

Dimanche, janvier 24th, 2010

24 janvier 1910

Montereau : cette nuit le vent a soufflé avec rage ; aujourd’hui encore, il soulève en vagues les eaux débordantes ; la pluie tombe à torrents entrecoupée de rafales de grêle. Les rues de la ville restent sous l’eau ; la promenade principale est convertie en un lac immense. Les usines sont impraticables. Le chômage est général.
(le Petit journal N°17196, 25 janvier 1910)

La Seine à Melun : la panique s’est fait sentir à Melun. Hier soir, l’avenue des Marronniers, les quais Pasteur, des Fourneaux, de la Courtille étaient submergés, et le quartier bas était envahi. En vain on invitait les habitants à se réfugier dans les locaux mis à leur disposition par la municipalité ; la plupart ne voulaient pas quitter les immeubles et se blottissaient les uns contre les autres sous les combles. A dix heures, comme on manifestait des craintes pour les ponts, on a sonné la générale, notamment dans les quartiers Notre-Dame, Saint-Aspais et Saint-Ambroise. Défense de stationner sur les ponts, qui pourraient s’écrouler sous le choc d’une grosse épave. Deux sections du 31e de ligne ont sauvé des habitants et en ont ravitaillé d’autres. L’électricité faisant défaut, la ville était plongée dans les ténèbres. dans les caves de la Banque de France clapotait une eau bourbeuse. Enfin, la prison était cernée par les eaux, et les locaux où s’effectue d’habitude le travail obligatoire étaient inaccessibles.

(Le Briard, mercredi 26 janvier 1910)

ELD 7

ELD N°7 - Melun - Le Pont de fer (pont aux moulins) - © collection LV

Faubourg St. Liesne, “chronique d’un ukrainien dans la ville”

Samedi, janvier 23rd, 2010

Le Salon du Livre de Melun est pour moi l’occasion de faire quelques rencontres intéressantes. Je ne parlerais ici que d’une, Michel Kamianecki, qui présentait son dernier ouvrage : Faubourg St. Liesne, “Chronique d’un ukrainien dans la ville”.

Ce dernier ouvrage, sorti en décembre 2009, fait suite à 3 autres qui font parti de ma bibliothèque. Michel est originaire d’Ukraine et il a adopté Melun depuis pas mal de temps. J’ai déjà eu l’occasion de parler de lui, ici : son fief, le Bar de l’Almont, qui existait déjà du temps de la Caserne Breton.
Au fil des pages, il nous parle de personnes qui ont marqué ce quartier et il nous fait découvrir le côté historique : l’ancien couvent des Récollets, la rue des Marais, la place St-Jean…

Cet ouvrage est édité à compte d’auteur (18€). Pour vous le procurer, en dehors du salon :

Michel Kamianecki, 32 rue Camille-Flammarion, 77000 Melun.

La crue de 1910 (8)

Samedi, janvier 23rd, 2010

23 janvier 1910

Montereau privé de pain

On craint pour les ponts de Melun
A Melun, la Seine continue à monter avec rapidité. La cote atteint actuellement 5 mètres 80, dépassant de 52 centimètres celle de 1866.
Dans plusieurs quartiers les secours sont portés aux habitants au moyen de barques.
Hier soir, on a sonné la générale. Deux maisons qui menaçaient ruine ont été évacuées. Il est interdit de stationner sur les ponts, car on craint pour ceux-ci qui sont à la merci d’une grosse épave.
Les quartiers Notre-Dame, Saint-Aspais et Saint-Ambroise sont dans une situation très inquiétante.

(le Petit Parisien N°12140, 24 janvier 1910)

ELD 3

ELD N°3 - Melun - Le Pont de fer (pont aux moulins) - © collection LV