Henry de Monfreid et la crue de 1910

Voici quelques extraits de son ouvrage “l’Escalade” :
Pour l’instant, la comète [de Halley] semblait n’avoir apporté que désastres : la Seine débordée avait submergé Melun. D’abord je passais quand même avec de l´eau jusqu’aux moyeux, mais il fallut bientôt y renoncer ; seules les barques pouvaient ravitailler les habitants réfugiés au premier étage.
Quand le fleuve rentra dans son lit, j’avais perdu la majeure partie de mes clients, un concurrent mieux placé ayant réussi à les fournir par un service nautique.
[…]
L’affaire était loin d’être ce que j’avais espéré. A mesure que le mirage de la fortune se dissipait, mes efforts étaient de moins en moins justifiés par le but qui m’en donnait la force.
Je compris la folie de m’être engagé sur une voie sans issue qui me condamnait à rester toute ma vie le laitier des Trois-Moulins
[…]
A quelque temps de là, pendant les inondations de Melun qui forcément me donnaient des loisirs, je revins voir mon père à son atelier, l’humeur plus sombre que d’ordinaire, accablé du souci des mauvaises affaires et écoeuré de ma vie intime.
Mon Père était absent, la bonne vint m’ouvrir et je me trouvai devant deux jeunes filles inconnues.
L´une d’elles, très grande, blonde, fort élégante m’accueillit d’un joyeux sourire, m’ayant sans doute reconnu à ma ressemblance avec mon père. [Armgart]

On peut se demander comment Henry se rend à Paris avec le problème des inondations qui bloquent la circulation des trains. Armgart parle de sa première rencontre avec Henry : hagard, en combinaison bleue pleine de cambouis… Etait-il venu en voiture automobile ? En train ?

C’est sans doute, pour le futur Aventurier, le premier obstacle auquel viendra bientôt s’ajouter la maladie (fièvre de Malte), avec des relations qui se dégradent entre Lucie et lui…

ELD 15

ELD N°15 - Melun - Rue des Marais - © collection LV

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