La crue de 1910 (9)

24 janvier 1910

Montereau : cette nuit le vent a soufflé avec rage ; aujourd’hui encore, il soulève en vagues les eaux débordantes ; la pluie tombe à torrents entrecoupée de rafales de grêle. Les rues de la ville restent sous l’eau ; la promenade principale est convertie en un lac immense. Les usines sont impraticables. Le chômage est général.
(le Petit journal N°17196, 25 janvier 1910)

La Seine à Melun : la panique s’est fait sentir à Melun. Hier soir, l’avenue des Marronniers, les quais Pasteur, des Fourneaux, de la Courtille étaient submergés, et le quartier bas était envahi. En vain on invitait les habitants à se réfugier dans les locaux mis à leur disposition par la municipalité ; la plupart ne voulaient pas quitter les immeubles et se blottissaient les uns contre les autres sous les combles. A dix heures, comme on manifestait des craintes pour les ponts, on a sonné la générale, notamment dans les quartiers Notre-Dame, Saint-Aspais et Saint-Ambroise. Défense de stationner sur les ponts, qui pourraient s’écrouler sous le choc d’une grosse épave. Deux sections du 31e de ligne ont sauvé des habitants et en ont ravitaillé d’autres. L’électricité faisant défaut, la ville était plongée dans les ténèbres. dans les caves de la Banque de France clapotait une eau bourbeuse. Enfin, la prison était cernée par les eaux, et les locaux où s’effectue d’habitude le travail obligatoire étaient inaccessibles.

(Le Briard, mercredi 26 janvier 1910)

ELD 7

ELD N°7 - Melun - Le Pont de fer (pont aux moulins) - © collection LV

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