blogue du site ” 3moulins.net “

Je vous avais parlé de cet ouvrage de P.-O. Fanica sorti en novembre 2008. (http://blog.3moulins.net/?p=206)

Internet réserve parfois des surprises, on peut en consulter la plus grande partie sur Google Books ; il manque volontairement quelques pages. Même si rien ne vaut la version papier, la mise en ligne présente des avantages, comme la recherche dans le texte…

Je l’ai pourtant parcouru plusieurs fois, en attendant de le lire en détail, et je n’avais pas vu qu’il est question de la laiterie de Trois-Moulins à un autre endroit que la citation du passage d’Henry de Monfreid : il est écrit que la laiterie Lecomte y était implantée en 1880… J’aimerais connaître la source, je pense à une erreur car à d’autres endroits il est mentionné Dammarie-les-Lys…

Sous ce titre se cache un ouvrage intéressant sur l’histoire du lait en France :

” Retraçant l’histoire de la production laitière, l’auteur montre comment, sous l’effet de la mode au XVIIe siècle, le lait est devenu un produit courant en même temps que le café. Il décrit l’organisation de la production laitière, assurée par les fermes des laitiers-cultivateurs, ainsi que par les étables des laitiers-nourrisseurs situées à l’intérieur de la ville ou dans la proche banlieue.

En lisant la fable de La Fontaine, il n’est venu à l’esprit de personne que Perrette ait pu ajouter à son lait de l’eau du puits pour faire plus rapidement fortune, ou qu’elle ait trompé sa clientèle sur le volume de lait vendu, ou, pire encore, que son lait ait pu transmettre des maladies mortelles…

Cet ouvrage décrit le long et difficile chemin qui a permis au lait de devenir l’aliment sûr qu’il est aujourd’hui. Si la lutte contre les fraudes est ancienne, l’application des normes d’hygiène ne s’est imposée que plus récemment. “

Cet ouvrage, des éditions Quae, est disponible dans les “bonnes crèmeries”…

L’auteur, Pierre-Olivier Fanica, n’est pas un inconnu dans la région, il a écrit la biographie de Charles Jacque, peintre animalier de l’École de Barbizon. Il est aussi coauteur d’un ouvrage sur les faïences et grès de Montigny-sur-Loing et Marlotte.

J’ai reçu le mien hier et j’ai pu apprécier le travail fourni (500 pages). Il y a 2 pages consacrées à Henry de Monfreid avec des extraits de l’ouvrage de Grandclément (que je relisais justement la veille). Il y a aussi une photo de la laiterie de Trois-Moulins : les charrettes dans la cour vers 1910… J’ai noté une petite déception sur un sujet sur lequel je travaille, l’historique des Fermiers Réunis, mais comme l’auteur cite ses sources on comprend d’où vient le problème. Je vais le consulter en détail et je vous ferais part de mes découvertes…

Hier soir une carte postale représentant la “villa H de Monfreid et la mosquée” à Obock (Djibouti) s’est vendu 50€ sur un site d’enchères en ligne. Cette vente a été réalisé après une trentaine d’enchères, suivie par 6 collectionneurs.

On dit souvent qu’Henry de Monfreid est le fils de Daniel (Georges Daniel), artiste peintre et ami de Gauguin.

Le problème c’est qu’il est assez difficile de trouver ses peintures. Je me suis procuré le catalogue d’une exposition sur lui en Allemagne et j’ai eu la surprise de voir que la grande partie de ses œuvres est au Musée d’Orsay (ou dans les musées nationaux).

Sur le site du Musée d’Orsay, on peut voir 11 de ses œuvres : lancer une recherche sur Monfreid).
Autre site, celui de l’INHA qui propose les correspondances de Daniel de Monfreid à Gauguin (1897 - 1902). Dans la dernière lettre, il parle de la mort de sa 1ère femme, mère d’Henry…

Henry de Monfreid nous parle des camions Avant-Train Latil que la Société Laitière Maggi avait acheté avant 1907.

Ci joint cette superbe illustration vue sur le forum des Avant-Trains Latil.

J’en ai profitté pour mettre à jour ma page de véhicules de laiterie…

Cela ressemble à une boutade et pourtant il s’agit d’une forte probabilité : j’ai peut être retrouvé la (ou une des) sacoche de laitier d’Henry de Monfreid !

Trompe et sacoche d’HdM © archives Jonot

Alors que je faisais du rangement dans une dépendance de la laiterie, je mettais de côté des objets à conserver. Parmi ceux-ci 3 sacoches usagées que portaient les commerçants en bandoulière. Un proche passant vers ces objets me lance cette boutade : “elles ne sont pas jeunes, elles datent d’au moins Henry de Monfreid…”

Sans y croire, au moment de les ranger, je remarque sur l’une d’elle des inscriptions. Après examen du cuir usé et sale, je déchiffre : “Société Laitière Maggi”, “Ste B H”, “2″.

A ce moment la boutade devient une évidence : qui d’autre qu’Henry de Monfreid (ou son employé) aurait pu avoir cette sacoche ? Les Mollereau, Leclère ou Jonot n’ont jamais rien eu à voir avec la SLM (du moins à ma connaissance)…

La photo représente la sacoche après nettoyage, à côté d’une trompe qui est vraisemblablement celle qu’Henry décrit dans ses tournées de laitier à Melun…

En faisant quelques recherches sur Internet, je constate que “Ste B H” est l’abréviation du nom de “Société des Boissons Hygiéniques” qui est un des nom des Laiteries Maggi…

Henry de Monfreid est surtout connu par ses récits d’aventures, ses récits africains de la Corne de l’Afrique. On connait aussi les récits autobiographiques fort intéressants qu’il nous a laissé.

Il existe une catégorie très peu connue et assez difficile à trouver : les romans dont l’action se situe en France. Je viens de dénicher la “Triolette” dont l’action se situe du côté de Fécamp, dans le pays de Caux aux limites de la mer et de la campagne.

Je recherche actuellement la suite : le “Naufrageur” inspiré par la fin d’un bateau terre-neuvas qu’il faillit acheter en 1909.

Trouvé par hasard : un extrait de “Thomas Quercy” de Stanislas d’Otremont.

Dans ce roman, sorti en 1953, l’auteur fait rencontrer son personnage et Henry de Monfreid lors de ses tournées de laitier : “J’ai rencontré Monfreid qui maintenant se repose dans un village de l’Indre. Au début de sa carrière, à quelques kilomètres d’ici, allant de fermes en ferme, il ramassait le lait…”

Je n’ai que cet extrait. L’Histoire a l’air de se dérouler vers Héricy, Chartrettes. Je suis intéressé si quelqu’un me trouve cet ouvrage…

Les vacances sont terminées depuis quelques temps mais il me fallait remettre un peu d’ordre dans mes idées…

Comme le laissait un peu supposer un de mes dernier message, j’ai fait un détour assez important pour visiter le musée Henry de Monfreid. Comme le décrit son petit fils, Ingrandes est un village isolé sur la route de Poitiers à Châteauroux. Quand on arrive de Poitiers, on traverse déjà quelques beaux villages, la Gartempe, puis on découvre le village avant de traverser l’Anglin sur un pont métallique. Ce que l’on distingue en premier c’est le château en cours de restauration (chambres d’hôtes). Dans le village c’est un peu le désert : volets fermés (chaleur ?), maisons à vendre…

Le musée n’est pas dans la maison qu’habitait Henry de Monfreid, mais dans la maison voisine. En bas, 2 salles d’expositions et 1 salle de projection. Plusieurs vitrines organisés par thème : le peintre, le photographe…. A l’étage la reconstitution de son intérieur avec des objets sans doute rapportés de voyages.

Malgré les contacts préliminaires, je n’ai pas pu rencontrer le conservateur comme je l’espérais. Sur la période qui m’intéresse plus particulièrement (avant 1911), on trouve quelques photos de famille, des bulletins scolaires et une petite photo d’Henry en laitier. Cette photo est extraite de la carte postale que l’on trouve sur mon site. Il aurait été intéressant de montrer aussi sa compagne de l’époque, Lucie, qui se trouve aussi sur cette carte. Grandclément dans sa biographie a fait figurer ces 2 reproductions…

Cette visite ne m’a pas déçue, même si j’espérais bien sûr découvrir quelques documents inédits sur cette période. Cela fait bientôt 15 ans que j’attendais cette visite, maintenant je connais un peu mieux.

Le musée propose aussi à la vente quelques ouvrages et j’ai eu la surprise de trouver quelques livres anciens en neuf, à un prix très raisonnable, que l’on ne trouve d’habitude qu’en occasion. J’ai acheté le triple CD parue récemment avec des récits d’HdM qui étaient passés à la radio (1955 ?). Il s’agit de récits passionnant sur l’Afrique (Éthiopie, Djibouti, esclavage…). Je le recommande aux amoureux de l’aventurier…
Je pense que j’ajouterais bientôt une page avec quelques photos du musée… En attendant, voici le dépliant (tryptique) du musée (pdf 2,7Mo à imprimer).

Si vous passez par le centre de la France, n’oubliez pas la visite du musée Henry de Monfreid à Ingrandes (Indre), pas très loin de la Brenne et de son étang de la Mer Rouge… .

Actualites/PlanMuseeHdM.htm

La rubrique “Actualités” du site officiel de l’écrivain a été remise à jour après une assez longue période d’inactivité. On y apprend par exemple le décès d’Amélie, la dernière fille d’Henry, dans un article sur la “Journée Henry de Monfreid de l’Aventure” qui a eu lieu à Ingrandes en septembre 2007.
Actualites/MuseeHdM.htm